Un bon bol d’air frais voilà ce qui me fallait. J’ai toujours aimé me promener et profiter de l’air frais, c’est d’ailleurs un point qui est indéniablement lié à mon amour du quidditch. Sentir l’air frais passé dans mes cheveux lâchés, bien que pendant les matchs ils soient plus attachés cela me fait tout de même du bien. J’aime cette humidité ambiante, je ne me le cache pas, même si le soleil me manque des fois. Je préfère encore de loin lorsque je ne suis pas seule mais parfois être seule avec ses idées histoires de mettre un peu d’ordre là dedans n’est pas si mal. On est déjà en mars et quand bien même la fin de l’année approche tout comme la finale de quidditch. Et mêlé Aspics et finale, il va falloir que je donne de mon mieux, d’autant plus que même si je suis une lâche, il y a une affaire que je dois absolument régler. A sauf si je la règle après, mais quand … Je pense que si je ne le fais pas avant la fin de cette année, je n’y arriverai jamais. Pourquoi tout s’acharne … La dernière année … Je n’ai même pas été fichue de lui avouer le moindre de mes sentiments. Des clapotements dans l’eau me font regarder devant moi et une queue de calamars semble s’ébrouer lentement avant de disparaître. Même le calamar géant de ce lac se fout de moi sérieux !

En bref, je ne sais vraiment pas quoi faire. Enfin si je sais quoi faire mais c’est plutôt “comment” le faire. J’avais beau réfléchir à la question, c’était bien la seule chose qui me faisait remuer les méninges. Pourquoi faire une farce stupide est plus facile ?! Pourquoi jouer un match et réfléchir à une tactique dans la seconde me semble plus aisé ?! Parce que c’est lui … Je soupirais longuement. Tiens en parlant de farces… Faudra faire une énorme cette année que l’on oubliera pas de sitôt. J’ai entendu parler de celle faites par les Weasley bien avant, de par la bouche de tante ou d’oncle les ayant connus. En bref, faudra faire mieux, et ce ne sera pas de la tarte … Quoi que … Je devrais en parler à Oli et … à mon très cher camarade également. Un autre soupir m’échappa lorsque j’entendis des bruits de pas derrière moi. Je me retournais légèrement histoire de voir ce que c’était. Et souriait alors. « Ah ! Justement je venais de penser à toi ! Tu tombes bien, bien qu’il nous manque notre complice, je pensais à quelque chose de grandiose ! » Il me connaît bien pour savoir de quoi il en retournait. Je m'écarte légèrement du rocher sur lequel j’étais assise et fait une petite tape à côté de moi histoire de l’inviter à s’y asseoir. La vue sur le lac était pas mal.

Il faisait humide et frais, le vent paraissait dans mes boucles et me faisait le plus grand bien. Cet endroit, je l'affectionne pour son calme et sa sérénité. Idéale pour réfléchir, faire le point sur mes sentiments et tout le tralala de connerie qui me trotte par moment. Enfin bref, j’ai jamais été sentimentale non plus, avouez que je suis assez garçon manqué si on n’y fait pas plus attention, bien que j’aime prendre soin de moi … Je suis le jour et la nuit, non ?! Qui sait … Des pas derrières moi m'interpelle et je me retourne légèrement, reconnaissant l’auteur, je souris et l’invite à s'asseoir lui avouant avoir une idée grandiose et cela ne loupe pas. On parle d’Oliver Clearwater tout de même. « Ah, Kate, tu as pensé à moi ? eh bien je l’espère… Tu as pensé à quelque chose de grandiose ? tu viens de le dire non ? … tu as pensé à moi ! » J’esquissais un léger rire, bien sûr qu’il allait dire cela. On arrive tellement à se comprendre qu'on sait des fois ce que l’autre pense. Après tout 7 ans dans le même bahut, à faire les milles et une conneries, cela rapproche. « Je suis tout ouïe, même si je pense que tu penses à une farce pour détrôner les Jumeaux bien sûr. » Un sourire presque machiavélique naissait sur mon visage, il a très bien compris où je voulais en venir, et je n’avais pas besoin de le lui dire. Alors qu’il prenait place, je le vis scruter les alentours. Ah, peut-être cherche-t-il Matt ? « Je vois que notre beau joueur de Quidditch n’est pas présent, nous pourrons toujours lui révéler notre brillante idée plus tard. » Je rigolais alors sachant que l’on se comprenait très bien.

« Notre beau joueur de quidditch n’a rien trouvé de mieux que d’avaler des pastilles à la gerbe pour éviter le cours magistral de notre cher professeur d’histoire. En même temps, vu le phénomène j’aurais mieux fait de le suivre, mais j’ai préféré prendre des notes pour lui. Vu qu'il est en train de verser boyaux et tripes à l'infirmerie. Je lui donnerai du chocogrenouille une fois rétabli. » J’haussais alors les épaules et regardais devant moi. Vous ne me pensiez pas studieuse ? Malgré mes “défauts”, comme le dit si bien notre directeur de maison, quant à mes diverses farces, je reste une assez bonne élève. Après tout, si je veux garder mon poste de capitaine et ma place dans l’équipe, je dois faire preuve d’une certaine assiduité. Bien que je retienne facilement, je me lasse vite d’où ma recherche de farces en tout genre. Cela n'empêche pas que j’ai toujours une très bonne moyenne. « En tout cas, tu as lu dans mes pensées, il faut faire quelque chose de grandiose cette année, afin que l’on marque notre trace dans l’histoire de cette bonne vieille école ! » Je réfléchis un instant, il est vrai que ce que les Weasley avait fait était pas mal, peut-être devrions nous faire une explosion dans l’ensemble des toilettes des écoles pendant les examens de fin d’année histoire de créer une panique , mais faut que ce soit fait dans le même temps. Ou alors on peut faire en sorte que toutes les classes aient un truc en même temps, en tout cas la période idéale sera soit le bal de fin d’année, soit les examens. « Examen ou bal de fin d’année ? » Je pense que l'idéal serait les exams, mais je préfère laisser le choix sait on jamais qu’il aie une idée auquel je n’aurais pas pensé. Mettre des pastilles de gerbe dans les boissons des professeurs ? Je ne sais pas. Mais c’est une idée aussi. Je me sens brillante. « Plusieurs cas de figure peuvent être envisagés donc il faudra savoir le lieu et le moment. » Je pensais alors à une chose, il est vrai que cette année, il s’est lancé dans le quidditch. Je regardais un instant le lac puis le regardais alors et approchais doucement ma tête de lui. « Tu sais, tu joues drôlement bien au quidditch. Je t’ai vu lors de ton match contre Gryffondor, tu te débrouilles bien. Pourquoi n’avoir pas posé plus tôt ta candidature dans ton équipe ? Bon j'avoue qu'on se retrouvera en compétition, mais c’est cela qui renforcera les liens ! » Je lui souriais doucement. Il est vrai que l’on sera en compétition, mais c’est ce qui me plaît dans ce jeu justement donc me mesurer à lui ne me semble pas si mal.

On était deux à très très bien connaître ce cher Matt et ses tours des fois pas très top, mais cela marchait toujours quand il décidait de quelque chose. J’admirais autant des fois ses idées que je n’appréciais pas toutes. Car du coup, je n’ai pas eu le temps de faire de farce au cours. Après tout, je dois essayer de garder ma moyenne scolaire ainsi que Matt si on veut rester au sein de l’équipe, enfin surtout moi. En tant que capitaine c’est une règle qui m’est dévolue. Matt … Ben c’est parce que c’est lui que j’essaye de l’aider. J’aurais peut-être dû prendre ces fichues pastilles aussi pour être avec lui mais bon … Oli rigolait à la fin de mon explication sur l’état de notre bel ami. « Ah, les pastilles à la gerbe ! Je parie que ça lui apprendra à sécher les cours, je vais le dire a sa place mais, merci d'avoir pris des notes pour lui. Ça ne doit pas être agréable de se retrouver à l'infirmerie en train de vomir… enfin du chocogrenouille c’est une bonne idée pour faire passer le goût du vomis et passé un moment tranquille à deux en mangeant du chocolat en prenant soin d’une personne qu’on tient à coeur. » J’émis un sourire sur le côté en pensant à ce qu’il venait de dire, car oui, je prends toujours soin de mes amis, mais c’est vrai que j’ai l’impression que je prends plus soin de Matt depuis ces deux dernières années. Je soupirais en regardant le lac et lui parlais alors d’une énorme farces que l’on pourrait préparer tous les trois. Il nous manquait peut-être un cerveau mais il ne manquerait sûrement pas d’étoffer notre idée une fois revenu vers nous. Je lui propose alors deux moments différents afin de voir son avis. Sa réponse me fit rire. « Je pencherais pour les examens, ça pourrait créer une ambiance vraiment chaotique et inoubliable dans l'école. Mais je suis ouvert à d'autres suggestions aussi. » Un sourire en coin et je tournais la tête vers lui avec un grand sourire à ce moment. « On est toujours sur la même longueur d’onde dit moi ?! » Ce n’était pas une question et il le savait c’était toujours ainsi entre nous. « Chaotique ? J’aime, un truc qui sèmerait la panique et amuserait à la fois. Comme faire en sorte que toutes les toilettes explosent en même temps à un moment précis, on pourrait prétendre que c’est Mimi, cela ne va pas, faut que ce soit signé par nous. Faire un marécage géant je pencherait peut-être pour cela mais on peut garder de côté, ou encore faire en sorte que les bureaux de chaque prof explosent en même temps, enfin un truc qui détonne en même temps partout … Avec une sorte de minuteur … Tu vois le genre ? » L’idée du marécage ne venait pas de moi mais d’une amie certaine. Elle pouvait me donner plein d'idées elle, je l’aimais bien, car de plus la passion du quidditch nous a réunit également. Peut-être qu’un jour je pourrais l’affronter ou jouer à ses côtés.


En parlant de quidditch, je me retournai vers Oli le félicitant pour son entrée au sein de l’équipe de Poufsouffle et lui disant qu’il était assez doué, il aurait pu postuler plus tôt. Je me demande ce qu’il l’en a empêché. « Merci, Kate. C'est gentil de dire ça, je n'ai pas osé me présenter plus tôt parce que je voulais d'abord m'habituer à l'école et ces environ et surtout voir si l’équipe de Poufsouffle était une bonne équipe ou non. Mais maintenant que je m'y sens plus à l'aise, je suis prêt à relever le défi. Jouer contre toi sera amusant, c'est sûr. Et qui sait, peut-être que nous finirons par organiser une incroyable farce ensemble sur le terrain. » Je souriais alors qu’il m’expliquait ses motivations d’entrée puis cette compétition qui trottait forcément entre nous puisque c’était sûr que l’on se croisera à un moment sur le terrain. « Tu sais que si même l’équipe n’était pas au niveau, tu aurais pu le relever ce niveau. Tu aurais dû rejoindre plus tôt du coup on aura pas beaucoup de match l’un contre l'autre. » Je fis une petite moue puis me penchai vers lui le cognant légèrement le bras. « Mais tracasse, le principal c’est qu’on s’amuse sur le terrain, quel que soit l’équipe qui gagnera on le fêtera ensemble. » Je lui fis un grand et beau sourire pensant déjà à un match qui promet. Je m’en ficherai comme de ma première culotte de qui gagnera car je ne pense pas que c’est cela qui définit forcément si je suis prise ou non dans une équipe à l’avenir, je veux juste en faire mon métier et se sera mon jeu qui sera surtout juger. Mais j’embrassais ce rêve du bout des lèvres, je voulais vraiment rejoindre une équipe après Poudlard. La conversation repris alors sur cette fameuse farce mémorable. « Je suis ravi que tu penses à quelque chose de grandiose pour cette année. Laissons notre imagination vagabonder, Kate, et faisons de notre dernière année à Poudlard une année mémorable… » J'acquiesçais alors puis fut légèrement surprise par le ton que prenait alors sa voix. « Je dirais même une année mordante pour certains… » Bon, cela arrivait par moment, mais cela me fera toujours surprendre légèrement. Heureusement, avant je sursautais carrément, maintenant, j’y suis habituée, cela a peut-être un lien avec un trucs qu’il ne nous dirait pas, mais c’est son jardin secret et il nous en parlera quand il le voudra, non ? « Fais pas attention je divague … et si tu répètes vague… je t’arrose » Je rigolais alors très franchement et me levais en reculant tout en lâchant « Vague, sérieux ! Tu me connais non ?! » C’était des jeux de gamin mais nous en avions tellement l’habitude. J’en pouvais plus que je me tenais le ventre en rigolant. Et puis cela détendra l’atmosphère pour lui. Fallait que je l’évite car sinon il serait capable de m’arroser cela dit.

« On est sur la même longueur d'onde, c'est certain. On va marquer l'histoire de Poudlard avec notre prochaine farce, j'en suis convaincu ! » Nos rires éclatèrent comme le son de la vague claquant sur un rocher. C’était toujours ainsi depuis notre premier jour, alors que l’on ne pensait pas être ami, on s’est rapproché comme rien. On s’est toujours bien entendu, il est pour moi comme un grand frère. Toujours protecteur et qui me comprend toujours des fois mieux que moi-même. Avec lui, je n’avais jamais de crainte à enchaîner mes idées qu'il comprend toujours sans grands efforts. « J'adore l'idée des toilettes, on pourrait les faire exploser au moment où tout le monde est en train de prendre son déjeuner à la Grande Salle. Ce serait un vrai spectacle. Ou les bureaux des professeurs, pour brouiller les pistes. » Un grand spectacle, c’est vrai. « Tu sais, j'ai un copain à Serdaigle qui pourrait nous aider avec un compte à rebours magique, pour que tout se produise en même temps. » Oh putain, ouais ! « Et c’est maintenant que tu en parles ?! Bien entendu, on pourrait lui demander son coup de main ! Enfin, à voir s’il nous balancerai pas avant, mais vu que c’est ton pote cela devrait aller je suppose. » Je lui ai servi un magnifique sourire, pensant déjà à de potentielles facéties qui se profilaient à l’horizon. Ce fameux sourire toujours masqué de malice. « Quant à l'idée du marécage, gardons cette idée de côté, elle pourrait être utile. Qui sait, peut-être que notre grande farce pourrait impliquer un marécage géant à un moment donné. Et si on signe nos farces, on créera une légende à Poudlard. » Je me levais alors en deux secondes en le regardant de manière fière et confiante. « Bien entendu que nous deviendront des légendes Oli c’est le but ! Ce marécage pourrait être l’apothéose également, on deviendrait les rois des farces à Poudlard ! » J’émis alors un rire joyeux, en pensant à tout cela. On s’amusera c’est sûr et au final, c’est ce qui compte non ? Je me rassis alors sur cette pensée.

Notre discussion prenait alors un tournant vers le quidditch. Après tout, je voulais lui en parler, il est plutôt bon. « Oh, tu as remarqué, n'est-ce pas ? Tu as tout à fait raison, Kate. Eh bien, j'ai longtemps hésité. En réalité… » Il prit une pause avant de continuer à parler. Je me demandais si c’était rien de grave au fond. « Disons… si tu veux tout savoir, ma chère amie... Je suis confronté à une maladie incurable, ce qui m'a empêché de jouer au Quidditch  ou autre activité pendant un certain temps. Cependant, cette année, j'ai décidé de mettre de côté les contraintes de la maladie et j'ai posé ma candidature pour l'équipe de Poufsouffle en tant que poursuiveur. » Incurable ? Comment cela ? Est-ce grave ? Je veux pas qu’il dise qu’il va claquer, ou je le ressuscite et le butte dans la foulée ! « Est … ce que c’est grave ? Veux-tu m’en parler ? » L'inquiétude trahissait ma voix, bien entendu, je n’ai pas besoin de le cacher, c’est mon meilleur ami, il l’aurait deviné quoi qu’il en soit … « Ce sera un honneur de me mesurer à toi sur le terrain. Cela ne fera que renforcer notre amitié, notre compétitivité et, bien sûr, les soirées pour célébrer les victoires. » Je lui souris gentiment à cela. « On aura de quoi boire et en parler après bien entendu, mais tu sais, le plus important pour moi, ce sont les moments passés tous les trois ensemble, même si le quidditch en prend une grande partie. » Je lui souris confortablement. Si nous n’avions pas ces moments ensemble, le monde serait bien triste. J’espère qu’après Poudlard nous resterons proche. « Merci de garder ma maladie secrète. Je veux simplement être vu comme un concurrent passionné, pas comme quelqu'un à plaindre. Et toi, Kate, as-tu des projets ou des défis pour cette année à Poudlard ? Des plans farfelus en tête ? » Je fis un signe approbateur de la tête. « Bien entendu, c’est normal ! Si tu me jure que tu ne cours aucun danger ca va. Mais si cela ne va pas, parle moi en ! Je te serais d’une grande écoute, et tu peux me hurler dessus si cela ne va pas, cela ne me dérangera pas ! J’accepterai tout. Oli, je veux pas perdre tout ce que nous avons. Tu le sais ? » Je fis une pause pensant au plan farfelu, que pourrait on faire d’autres ? « Un Matt à conquérir, hein ? Tes émotions sont plus visibles que tu ne le penses. » Je sursautais alors. Comment cela ? Un Matt a conquérir ? Co… Comment sait-il ? « Je peux même affirmer que je le sens à des kilomètres. » Je rougissais violemment. Comment, par Morgane, a-t-il fait pour le sentir ? Attends sentir ? Comment cela ? Je me sentis la manche encore plus rouge. « Que sens-tu sérieux ?! Je … Je te dois bien cela pour avoir parlé de ton secret mais … Oui, tu as raison. Mais ce n’est surement pas nécessaire de lui en parler car je ne pense pas que ce soit réciproque à ce niveau du moins. Je briserais plus notre amitié et nous nous éloignerons. Mais qu’entends tu par sentir ? Tu es un chien ou quoi ? Sérieux … » Je n’arrivais pas à contrôler la rougeur de mes joues comme si elles étaient en feu.

Le temps était frais mais agréable, j’ai toujours aimé ce vent claqué sur mon visage et caressé mes cheveux. C’était d’autant plus agréable avec le calme et la sérénité du lieux dans lequel nous nous trouvons. Cependant, cette sérénité ne fut que de quelques durées car Oli lâcha une bombe sur une maladie dont il serait le sujet. Je me doutais qu’il n’allait pas bien au moins une fois par mois, mais je n’aurais pas cru à quelque chose de grave cela dit puisqu’il revenait avec un semblant de forme puis tout allait pour le mieux. Il l’avait bien caché. Mais quelle amie étais-je ? J’en fus presque choquée, cependant, un sentiment bien plus grand prit le dessus, l’inquiétude qui devait clairement se lire sur mon visage. Il n’y avait vraiment qu’avec mes amis que je pouvais montrer mes faiblesses, et puis j’en avais quoi à foutre honnêtement étant donné qu’un ami était si mal devant moi. Je suis une contradiction en toute conscience que j’aurais pu en mourir sur place mais je n’ai pas le temps pour cela. « Bien sûr, tout va bien ! Enfin, normalement, je ne suis pas en danger. C'est plutôt les autres qui pourraient en avoir. » Alors que ses premiers mots me rassurèrent et me détendent je sursautais lorsqu’il parlait que les autres, dont moi je suppose, pourraient avoir des problèmes. Comment cela ? C’est une blague ? Je ne comprenais pas bien où il voulait en venir, mais il avait l’air très sérieux. Il fallait qu’il sache que j’étais là pour lui, pour l’écouter. C’est mon meilleur ami et je ne veux pas qu’il souffre seul dans son coin. Si je pouvais faire quoi que ce soit pour l’instant c’était cela et si cela ne suffisait pas qu’il me hurle dessus lui je l'accepte sans broncher. « Kate, je... je suis… » Sa phrase semblait mourir dans l'œuf. Peut-être n'aimerait-il pas en parler ? Il a peut-être besoin de temps ? Alors que je voulais lui faire remarquer, je le vis du coin de l'œil reprendre son souffle et poursuivre. Je me tus instantanément, lui laissant la place d’expliquer. « Tu sais, parfois je suis un peu... mystérieux, en quelque sorte. Je ressens les choses d'une manière un peu différente... je peux être un peu mordant parfois... et puis il y a le fait que je ne me déshabille jamais complètement pour éviter de voir une certaine cicatrice, mes canines un peu plus longues que la moyenne, mon odorat assez développé, ma vue meilleure que la moyenne ? ... un peu comme si j'avais… » Canine ? Vision meilleure ? Qu’il est un super héro en fait ? Une araignée radio active ? Attends, il m’a parlé de ce genre de héro que les moldus nommes ainsi bien que la description me fait pensé à quelques choses que l’on a vu en cours mais je pense pas que ce soit cela, j'efface cette image de ma tête en la secouant, préférant lui laisser l’espace d’expliquer mieux ce qu’il veut dire.  « Promet moi qu’on restera ami ? » Je secouais les épaules et levais les yeux en l’air. Il me prend pour qui ? Bien sûr que l’on restera ami ! « Evidemment ! » Ma réponse fut brève et rapide, je ne le laisserai jamais tomber, c’est mon meilleur ami et je place tous mes amis en haute estime alors lui d’autant plus. Il prit alors une grande inspiration.

« Je suis BATMAN ! » Je penchais alors la tête sur le côté. Batman ? Qu’est-ce donc ? Je pense qu’il en avait parlé … Encore un lien avec les super héro non ? Je réfléchissais à cela. « Batman ? » Murmurais-je, essayant de me souvenir ce dont il nous avait parlé à Matt et à moi à ce sujet. « non assez plaisanté suis un lycanthrope,... j’ai été attaqué enfant, en gros je suis un loup - Garou … » Je levais les yeux afin de croiser les siens. « Oh … » Je n’étais pas peinée non … Mais surprise ? Sans aucun doute, mais … Il est lycan … Je me souviens de ses suggestions puis de ses paroles concernant le mordant ou encore qu’il sentait mon amour pour … Oh, les hormones … « Voilà pourquoi je sais que tu es en amour pour Matt …tes phéromones que tu …. » Je lui donnais alors une tape très forte sur l’épaule et fis une mine mi contrariée mi boudeuse tout en rougissant. « Espèce de crétin, j’ai compris, mais parle pas de mes hormones ainsi. Après je vais penser que tu sais pour mes périodes … C’est gênant … » Non mais pourquoi il me parle aussi ouvertement de mes … phéromones. Roooh, je ne sais pas trop au final ce qui me perturbe le plus, le fait qu’il soit loup garou ou bien le fait qu’il ressente … Non définitivement c’est la dernière option, je suis prête à l’accepter sa condition mais je suis aussi obligé d'accepter cela aussi. Je soupirais alors et le regardais mais pas de façon méprisable ou quoi que ce soit, après tout, je suis bien placé pour me dire que pour lui cela a dû être dur et puis comme cela on s’est partagé un secret le principe des amis, même si le sien était … plus conséquent je pense. « Cela a dû être difficile pour toi de garder cela devant nous. Mais ne te tracasse pas et … je te laisserai le dire à Matt lorsque tu le sentiras, d’ici là je ne lui dirais rien. S’il ose se moquer de toi, je lui donnerai une correction ! Et si tu as envie de parler de ce que tu ressens, je reste là hein ?! Mais s’il te plaît évite les mots phéromone ou encore hormone. Cela peut être assez … gênant en fait. » Je rougissais alors de façon gênée, après tout, parler de mes périodes ou encore de mes hormones n’est pas un sujet facile. Autant j’arrive à parler librement de mes sentiments et dire les choses de façons anodines, sauf concernant Matt étonnement, peut-être parce que c’est du sérieux, mais soit, mais de cela cash. Une discussion entre filles … beaucoup plus facile. Je lui souriais doucement malgré mes rougeurs.

Je pense que c’est bien la première fois que je suis aussi inquiète. Une maladie incurable, hein ?! Pendant combien de temps a-t-il vécu avec ? Alors que les souvenirs que nous partagions, nos moments de rire, me reviennent en tête, je me dis qu’il était bien souriant pour un malade mais c’est souvent le cas non ? On essaye de toujours penser au positif je pense. Car pour une personne qui n’est jamais malade c’est une hécatombe mais, lui, depuis combien de temps est-ce ainsi ? Je me sentais presque malade d’y penser, dans le sens où j’aurais été une mauvaise amie de ne pas m’inquiéter jusqu’à maintenant. Mon inquiétude se transforma presque en angoisse lorsqu’il poursuivait. « Kate… Je… C'est compliqué. ». Sa voix meurt presque en même temps que mon souffle m'échappe. Car je remarque que j’avais oublié de respirer un moment. Il me parla alors de batman et de super pouvoir. Je ne comprenais pas trop et avait beau réfléchir. Les superhéros c’est un truc de moldu si je ne m’abuse. Lorsque la vérité éclata, mon angoisse-inquiétude se transforma comme un souffle en gêne. Avais-je bien entendu ? Mes hormones ? Et puis quoi encore ? Non mais oh. Il me faisait quoi là ? Je lui frappais l’épaule tout en lui demandant d’arrêter avec cette histoire, après qu’il soit un loup-garou me frappa mais moins, car je savais que du coup, je comprenais la difficulté que de l’avouer. Il me prit alors dans ses bras, je lui ai instinctivement rendu son étreinte. Pour moi, c’était l’un de mes plus importants amis et au final, je peux librement parler de mes sentiments avec lui. Surtout concernant notre second camarade de jeux. « Merci. » Dit-il en me lâchant. « Pas besoin de me remercier. Les amis servent à cela non ? Tu avais sûrement beaucoup d'appréhension concernant ma réaction et surement celle de Matt aussi. Cela dit, je ne te jugerai pas sur ce sujet donc rassure toi. Je me sens plutôt désolée de ne rien avoir pu faire pour toi avant. Que se soit une écoute ou autre car je me doute que tu as dû te sentir seul face à tout cela. Non ? » Je n’ai jamais aimé voir aucun de mes amis démunis ou encore mal. Mais je ne pouvais pas non plus le forcer à dire quoi que ce soit. C’est pour cela que je ne l’ai jamais interrogé plus en avant sur ce qu’il pouvait se passer. Cela dit, ce n’était pas un sujet si aisé. Je pense comprendre pourquoi c’était si dur d’en parler. Il avait sûrement peur qu’on le rejette ou autre. Un peu comme moi dans un sens par rapport à Matt, j’ai peur qu’il rejette mes sentiments et pire encore que notre relation actuelle en pâtisse.

Il me libéra alors de son étreinte. « Ne t'en fais pas, je n'en parlerai plus. » Je lui souris alors dès qu’il me sourit. Après tout, j’aurais boudé encore plus s’il reparlait de mes périodes ou quoi que ce soit lié à mes … hormones. Au fait, cela doit puer … Le pauvre … « Si tu as également des questions sur moi, n'hésite pas. » Ouais j’ai une question … « Vu que tes sens sont si … développés cela doit t’embêter … Je te plains pour cela … Enfin, cela dit tu parlais d’hormone concernant moi et Matt … Bref, quels genres d'odeurs est-ce là ? Je suppose que tu parlais de cela quant à sentir ? On ne parle pas de feeling compte tenu de ta condition. Cela a dû être dérangeant depuis au moins … deux ans non ? Au fait … Tu … Tu n’as rien dit à Matt concernant ce que je pourrais éventuellement ressentir non ? Parce que je ne pense pas que ce soit réciproque tu sais … Enfin, tu vois mieux que moi je suppose … » Je rougissais et baissais ma voix à mesure que je parlais en baissant la tête. Je n’ai jamais été aussi gênée de toute ma vie. La situation m'échappe. Dire que j’ai toujours été extravertie et me voilà devenue introvertie alors que je parlais de Matt, la bonne blague ! « Je te demanderais simplement de ne pas t'approcher de moi les soirs de pleine lune ni de te rendre là où je suis enfermé, d'accord ? » Je le regardais alors un peu étonnée puis lui répondit rapidement : « Je ne suis pas suicidaire ! Cela dit, si tu pouvais te contrôler cela ne m’aurait pas déranger, mais je suppose que ce n’est pas possible du coup, je suis un peu triste que tu doive rester si seul pendant ce moment-là. Cela doit être dur pour toi et je ne t’infligerai pas ma présence qui pourrait t’ennuyer. » Je le regardais alors avec un regard qui disait presque “logique non ?”. Après tout, je ne voulais pas qu’il se sente responsable d’un quelconque accident et s’en veuille pour cela. La culpabilité n’apporte jamais rien de bon, n’est-ce pas ? Je l’apprécie de trop pour lui infliger cela.

Je ne sais que trop bien ce que c’est d’avoir peur d'étaler des vérités … Après tout j’en ai une que j’ai peur d’admettre de peur de briser notre amitié actuelle, un peu comme son secret. A part que pour le coup, je ne sais pas ce que ressent Matt car au final son secret, bien que pesant surement plus que le mien, si on aime vraiment son ami on l’accepte comme je l’ai fait non ? Mais là on parle d’un sentiment plus profond, plus … J’aime Matt bien plus que je ne l’aurais cru. « Ne te sens pas désolé, c'était mon choix après tout. Ça a été difficile, en effet. Mais tu sais quoi ? Ça ne nous a pas empêchés de continuer à nous marrer. » Je souriais en réfléchissant à cela. Oui c’est bien vrai cela ne nous a pas empêché de rire ensemble pendant 7 longues années. Et également depuis ces deux dernières années … Bien que j’ignore ce que ressente Matt, je savais que je devais lui en parler. Histoire de percer l'abcès qui me ronge. Je viens vraiment de comparer mon amour à une pustule ? Non mauvais terme, disons qu’il fallait que je lui dise histoire d’être … sincère ? Oui sans doute. Je lui parlais un rien de ses sens, cela était perturbant et puis peut-être que sa réponse me donnera du … Courage non ? Je peux bien lui en parler non ? Vu qu’il sait … « Les odeurs et les émotions émanant des gens sont devenues communes pour moi. C'est devenu aussi naturel que de respirer. J'ai appris à vivre sans trop y prêter attention. Cependant, je dois avouer que parfois, il y a des odeurs particulières que je ne peux pas ignorer... Comme celle que toi et Matt dégagez l'un pour l'autre. C'est pourquoi, parfois, je préfère garder mes distances lorsque nous allons prendre un verre ensemble... Tu as remarqué cela ? » Matt dégage donc une certaine odeur pour … moi ? Quel genre d’odeur est-ce ? Sérieux je peux pas continuer à parler de cela non plus … Ouais j’ai remarqué … « J’ai … remarqué effectivement. Cela dit, je ne sais pas si c’est réciproque tu vois ? Je me dis que je vais faire éclater notre amitié si je lui dis. Et puis j’ai l’air d’avoir énormément de courage et de confiance en moi, là je deviens lâche et mes jambes risquent de lâcher. Imagine le genre. Alors que je suis pas mièvre deux secondes … Je suis pathétique ! » J’émis un rire quelque peu sarcastique qui m’était dirigé car bien sûr je me foutais de ma propre gueule … Je suis vraiment pathétique au final n’est-ce pas ? Alors c’est à cela que l’on ressemble quand on est amoureux ? L’amour rend pathétique et si vulnérable ? Je suis totalement démunie face à cela sérieux … Dire que je me targue d’être forte, y a vraiment que devant des personnes de confiance que je baisse les boucliers. Je soupirais alors.

Il me parla alors de ce qu’il faisait pendant ses nuits de pleine lune, je le laissais m’expliquer remarquant qu’il avait sûrement besoin d’en parler. Je l’écoutais attentivement et lui répondais en conséquence. Franchement pas besoin de s’inquiéter pour moi alors que c’est moi qui me fait du mourons pour lui n’inversons pas les rôles … Mais c’est lui qui s’inquiète toujours pour nous. C’est peut-être parce que l’on fait pleins de bêtises qu’il a si peur. Quand on crie au loup, voici ce qui arrive. Tel est le prix que je croyais prendre n’est-ce pas ? Je souriais comme pour le rassurer que tout allait bien, je ne commets pas d’impair de ce genre, bien sûr ! Accompagné de ce fameux regard qui en dit long. « Oh, détends-toi ! Je sais que tu n'es pas du genre suicidaire, mais je te le dis pour votre sécurité à vous deux... Les soirs de pleine lune, je suis enfermé dans la Cabane Hurlante. Un professeur me donne la potion Tue-Loup pour que je conserve ma conscience et je m'enferme en m'attachant dans la cabane, pour plus de sécurité... C'est moi qui l'ai demandé. » Au moins il était tout de même entouré lorsque tout se passait. En même temps, on parle de Poudlard c’est normal. Ils sont compétents ici bien plus que dans d’autres écoles peut-être, je ne sais pas je n’y ai jamais mis les pieds. « Je suis rassurée qu’il y ait des personnes qui t’aident malgré tout. Tu n’étais donc pas tout seul au final, même si nous n’étions pas là pour toi à ce moment. Cela dit, en parlant de cabane hurlante, je comprends mieux que depuis ces sept dernières années cela hurle dans la chaumière ! » Un peu d’humour et un clin d'œil vers lui. Cela fait détendre sans aucun doute l’atmosphère. Autant l’amusé, pas besoin de minimiser ou encore de pitié, il n’a pas besoin de cela et je ne l’accepterai pas non plus. C’est mon meilleur ami, et je serais là pour lui quoi qu’il en soit. « Sinon, je ne sais pas comment m’y prendre … Je ne sais pas comment ne rien gâcher … Je suis totalement perdue sur le sujet. C’est … La première fois en dix-sept ans … » Je n’ai jamais été aussi misérable, ma voix avait été basse tout le long et j’avais baissé les yeux vers mes doigts qui se tortillaient sans savoir comment faire. J’étais presque triste de risquer de tout gâcher. Peut-être qu’Oli arrivera à m’aider et à trouver les mots juste pour me rassurer … Moi aussi pathétique maintenant.